Laisser la porte ouverte

Je m'interroge beaucoup ces derniers temps sur celle que j'étais avant, celle que je suis aujourd'hui...
Je tente de dresser un bilan de ce que j'ai perdu en route, et ce que j'ai gagné en chemin...

Difficile de faire un bilan complet de la recette après près de 25 ans.

A mon âge je commence déjà à avoir de plus en plus de mal à me figurer mon passé. ça se fond dans un brouillard, lorsque j'ai d'un coup un souvenir qui me revient clairement je suis surprise de voir à quel point j'ai changé. Très subtilement, très naturellement, de sorte que j'ai eu l'impression que certains choix, certains acquis avaient été faits avec évidence. Oubliant finalement tout ce par quoi je suis passée.

Il y a des jours où j'ai le sentiment d'avoir beaucoup perdu en route, et je me le reproche - peut-être trop durement - d'autres où je réalise comment j'ai trouvé mon équilibre dans tout ça.

Je sens bien aujourd'hui les méfaits de la répression (refoulement de sentiments etc.), qui est bien différente de l'acceptation (acceptation du passé, d'un fait...).

J'ai fermé des portes en réprimant certains sentiments, j'en ai ouverte d'autres en travaillant mon acceptation.

Il faut être très attentif à cette répression, car elle peut très vite et très subtilement s'allier à l'amertume. La joie et la simplicité ont alors beaucoup plus de mal à vivre sur un tel terrain.

J'ai perdu en spontanéité, en joie... Sans m'en rendre vraiment compte, certaines déceptions ont laissé leurs traces. Mais depuis, j'ai gagné en confiance en soi, en équilibre, en stabilité, en maturité...

J'ai vraiment la volonté aujourd'hui de rouvrir certaines portes que j'ai fermé. Et je réalise à quel point c'est difficile, elles sont bien fermées, la clef est perdue au fond d'un sac bien remplie. 

Mais la vie m'a appris qu'il y a un moment pour tout. Le vouloir c'est déjà beaucoup.